Il avait enfin réussi à faire part intégrante du groupe de Yorick. Mais Larry, qui était bien un ami à eux, ne l'acceptait toujours pas. Il avait toutefois largement progressé, en deux semaines, et cela le réjouissait, et même ce grognon de contrôleur de mission était satisfait.

Le week-end, il continua de jouer avec ses trois amis irlandais à ce jeu. Mais aucune trace de Larry. Jusqu'à dimanche. Il put enfin avoir l'occasion de parler à ce psychopathe.

On l'avait déjà dit, mais ils se ressemblaient énormément. Tous deux étaient des chefs nés. D'incomparables leader. Mais pour une fois, Maxwell accepta de se mettre -légèrement- en retrait. Se donnant ainsi plus de temps pour analyser le comportement de Larry, et surtout, se donnant plus de chance de se faire accepter.

Il était bon, sur sa top lane, et les choses marchaient bien pour lui dans le jeu. Il comprit rapidement que si Larry donnait les ordres, Yorick s'occupait de dire comment les appliquer. Yorick était la véritable tête pensante, le véritable stratège. Il gardait un oeil sur tout. Shane faisait ce qu'on lui disait de faire, sans se poser de questions. Quand à Elcmar, il fallait sans cesse l'empêcher de faire des bêtises.

D’instinct, Maxwell sut qu'il devait déjà devenir le bras droit de Larry, plutôt que Yorick. D'abord dans le jeu, puis dans la vie.

Lundi... Il s'était couché bien tard, la veille. Enfin, ce matin. Il avait même du zapper son habituelle séance de musculation pour ne pas être en retard. A midi, il se posa sur un banc à côté du trio, et se lança dans une sieste. Après quelques ricanements d'Elcmar, Maxwell lui fit remarqué que ce soir, ils s'entraineraient avec ce cher athlète olympique. Il avait vraiment envie d'être au top de sa forme.

Sous entendu, il voulait vraiment tenter de le battre.

Il arriva même en avance à la salle de sport, pour s'échauffer. Il n'en avait pas touché mot à Allan. Manquait plus que celui ci lui refuse ce petit plaisir pour des raisons de discrétion. Non, non, il comptait vraiment massacrer ce gars là. Après, on verra bien.

« Maxwell, c'est ça ? On m'a parlé de toi. Tu arrives en avance.
- Toi aussi, t'es en avance. Joey c'est ça ? On m'a beaucoup parlé de toi...
- Haha, je n'en doute pas. J'entraine les juniors, là bas, c'est pour ça que je suis déjà là. Un petit combat en démonstration pour eux, ça te tente ? Puisque tu es déjà échauffé. T'en fais pas, je serais gentil avec toi.
- Trop aimable...  »

C'est pourquoi alors qu'Elcmar et Yorick entraient à leur tour, il faisait déjà face à Joey sur le ring. Un môme fit retentir la cloche, et l'agent n'hésita pas. Il tenta directement un direct du gauche dans la face de Joey, que celui ci évita sans peine.

Joey était plus rapide que lui, et avait une force équivalente. Mais il avait surtout beaucoup plus d'expérience, et au fur et à mesure du combat, Maxwell perdait du terrain. Et plus il perdait du terrain, plus il s’enrageait, jusqu'à ce que la cloche de fin retentisse.

« PUTAIN ! »

Il enrageait encore. Comprenez le, c'est la première fois qu'il perdait un combat contre un civil.

« On dirait que c'est la première fois que tu perds...
- c'est ça... » ronchonna-t-il.

Peu importe qu'Elcmar lui disait que Joey n'avait jamais été autant en sueur après un combat contre les autres du groupe, et que Joey lui fasse remarquer que pour un adolescent, il avait un niveau excellent. Il tenta même de le convaincre de se lancer dans la compétition, sans succès. Le coach, en apprenant le combat, et avec l'avis de son champion, tenta aussi à nouveau de le recruter. Finalement, Maxwell finit par lâcher.

« Je veux jouer au basket. J'irais à la fac aux States, pour intégrer une équipe universitaire.  »

Ce qui était tout à fait vrai, et très facile, grâce au réseau de Cherub.

Le lendemain, les choses bougèrent à nouveau. Quand Yorick lui dit que s'il avait quelque chose de prévu ce soir, il ferait mieux d'annuler, il le fit sans hésiter une seule seconde. De toute façon, aller voir un film romantique avec Allison ne le tentait pas plus que cela. Il mentit effrontément à sa petite amie, et Elcmar le soutint sans coup férir.

Quand il arriva au point de rendez vous, il ne fut guère étonné d'y retrouver le trio, mais bien plus de voir Larry. A nouveau, les deux hommes se regardèrent longuement, jusqu'à ce que Maxwell lui tende la main. Le solitaire accepta de la lui serrer, puis afficha un grand sourire.

« Si tu veux vraiment être des nôtre, Fitzjohn, alors suis nous. On verra bien si tu as les tripes.  »

Elcmar et Shane affichaient un grand sourire, alors que le premier lui tapa dans le dos.

« Tu vas voir, notre petite activité hebdomadaire, elle est juste géniale. On fait ça tous les mardi, c'est grave l'éclate ! Mais comme tu es le petit nouveau, c'toi qui paye ce soir ! Quatre cent livres.
- Mais qu'est ce qui coute autant ? »

Les autres se contentèrent de lui répondre par un petit rire, et Maxwell finit par se décider d'aller retirer les quatre cent livres au distributeur le plus proche. Il espérait quand même que la mission finirait avant que ce soit de nouveau à lui de débourser une telle somme.

Puis il les conduisit -lui seul possédait le permis, et une voiture- jusqu'à un rade paumé. Ils sortirent, et entrèrent dans une maison. Sans hésiter un seul instant, Larry s'avança, la liasse de billets de Max en main, pour les tendre à un mec à l'allure peu recommandable.

« Quatre putes, une heure. Tout permit... »


Quand Maxwell rentra, ce soir là, il regretta, une fois n'est pas coutume, l'absence de son contrôleur de mission. Il aurait préféré lui parler de ce qui s'était passé pendant cette heure là, avec ces fille là. Il n'avait pas été très... Sympathique, dirons nous. Il avait même été carrément violent. Pire, bien pire que Yorick et Shane. Plus tordu qu'Elcmar. Mais encore loin de la cruauté de Larry.

Ces quatre là étaient bien foutu de violer et tuer des femmes. Mais Larry était le pire. Il s'y attendait en même temps. Être directement confronté à ce genre de violence restait différent. Très différent. Il laissa un message sur le répondeur d'Henry pour qu'il passe le lendemain avant d'aller au boulot. Ils avaient à discuter.


Le mercredi s'était passé tranquillement. Pour se faire pardonner de la veille, Maxwell avait préparé une véritable soirée romantique à Alison. Diner aux chandelles, film romantique, et looongue nuit chez lui. Ça l'avait aussi aidé à reprendre ses esprits. Il n'était pas un enfant de cœur, il n'allait certainement pas s’apitoyer sur le sort de quelques prostituées. Surtout pas si ça permettait l'arrestation de ces quatre fous.

Jeudi, il eut de nouveau des nouvelles de Larry. Par un message personnel. C'est vrai qu'ils avaient échangé leur numéros en sortant de la rade. Larry voulait le voir, seul. Vendredi, à une heure du matin. Maxwell soupira. Celui là, il voulait vraiment pas louper ses LCS.

A l'heure dite, il fut au rendez vous. Il serra la main de Larry, étonné toutefois que les autres ne soient pas là.

« Ils te font confiance, Fitzjohn. Trop. Moi, je veux encore voir. Fais ce que je t'ordonne, et alors, je te laisserais nous rejoindre. Toi aussi, tu prends ton pied quand tu écrases les autres. Je l'ai vu dès qu'on s'est croisé, au lycée. Et je t'ai vu, mardi soir, avec ta pute. Je te propose un aller simple en enfer, avec nous. Mais pour cela, tu devras faire une chose pour moi. Vois ceci... Comme une allégeance, et ton rite d’initiation. Tue ta pute. Tue Allison. »

On y était. Mais hors de question de foncer tête baissée dans le truc. S'il acceptait trop vite, ce serait suspect. Il s'alluma une clope, tranquillement, avant de répondre.

« T'es vraiment le plus grand malade que je connaisse, Larry. Pourquoi est ce que je tuerais une nana à qui je peux tout faire, qui obéis au moindre de mes désirs, et qui est putain de bonne ? T'es jaloux qu'elle soit à moi ? »

Ni refuser, ni accepter. Juste discuter. Tenter de voir plus loin que ce que Larry voulait bien lui montrer.

« Je pensais pas que tu aurais les chocottes, Fitzjohn.
- Qui te parle d'avoir les foies ? Je tiens à mes intérêts c'est tout.
- Si c'est des femmes, que tu veux, je peux t'en offrir d'autres. Des femmes à qui tu pourras vraiment tout faire. Et pas que des femmes. Pourquoi se limiter à ces putes ?
- Parce qu'elles sont bonnes ?
- Je pourrais te montrer bien d'autres choses Fitzjohn.
- T'en as bien l'air. Mais qui me dit que tu ne veux pas me mettre sur le dos un putain de meurtre, pour te débarrasser de moi ? Et d'Alison aussi, peut être ?
- Question légitime. Évidemment, je saurais ce que tu as fait. Et j'en aurais une preuve, car je veux que tu filmes ton exploit, et que tu me le montres. Mais si tu le fais. Tu auras aussi quelque chose contre moi. Regarde. »

Sur ce, il prit sa console, et alluma un film. Maxwell put y voir Larry, Yorick, Elcmar et Shane violer et tuer une femme. Il s'efforça de montrer ce que Larry attendait de lui : de l'envie, du désir. La vidéo se termina, et Maxwell fixa longuement Larry.

« C'est d'accord. Mais je veux cette vidéo ! Maintenant.
- Non, seulement quand on aura vu ta séance avec ta pute. J'ai mit ton téléphone sous écoute. Et j'ai un logiciel pirate sur ton ordinateur. Si jamais tu tentes de prévenir les flics, on interceptera ton appel, ou ton message, et on viendra te tuer. Tu es peut être fort, Fitzjohn, mais tu n'es pas à l'épreuve des balles. Si Alison n'est pas morte à la fin du week-end, c'est toi qui est mort. »

Et sur ces mots, ce psychopathe s'en alla. Max souffla, et rejoignit son appartement. Henry était là. Il lui raconta immédiatement l'entrevue en détails. Sur ce coup là, il n'allait clairement pas pouvoir se la jouer solo.

Comment faire croire qu'il avait tué Alison, sans le faire réellement ?

Le contrôleur avait aussi vérifié tous les appareils de communication de la maison. Leurs téléphones comme leurs ordinateurs étaient parfaitement clean. Larry avait juste du vouloir faire son fier. Ou alors, les sécurités de Cherub avaient fait leur job, et le geek ne s'en était pas aperçu.

Bien. Ils avaient deux jours pour penser, organiser, et exécuter le crime parfait. Rapidement, avec son contrôleur, Maxwell inscrivit sur une grande feuille de papier toutes les contraintes qu'ils avaient.

Premièrement, ils devaient faire disparaître de la circulation Alison. Il était assez évident qu'ils allaient devoir l'enlever. Mais pour la garder où, tel était le problème. Le QG de l'enquête était évidemment hors de question. Cela pourrait dévoiler le rôle de Maxwell à beaucoup trop de personnes. Allan fit appel au réseau de Cherub, jusqu'à trouver un ancien agent dans une caserne, à dix kilomètres d'ici. Il leur assura qu'il pourrait garder la demoiselle autant de temps qu'il faudra. La situation serait grossièrement expliquée à Alison. Elle avait été prise pour cible par les Loups Tueurs, et l'informateur qu'ils avaient réussi à infiltrer parmi eux les avait avertis. En attendant de parvenir à rassembler suffisamment de preuves, les autorités avaient décidé de la mettre à l'abri. Ils ne pouvaient décemment pas laisser ces assassins la tuer. Avec ça, elle ne devrait de toute façon pas chercher à s'évader, ou même à communiquer avec l'extérieur.

Maxwell devait rester aux yeux de la police absolument blanc comme neige. Alison étant encore mineure, la police locale allait très rapidement ouvrir une enquête pour la retrouver. Si Maxwell était le dernier à l'avoir vu, il serait immédiatement soupçonné. Cependant, le plus facile était évidemment de l'enlever pendant un rendez vous romantique. Mais Maxwell aimant compliquer les choses, et Henry bien moins certain qu'Allan qu'un bon alibi offert par le père et son ami flic suffirait à écarter tout soupçon de Maxwell (surtout qu'il valait sans doute mieux ne rien dire à propos de cette "amitié" avec les Loups Tueurs surveillant Maxwell) optèrent pour l'enlever la nuit, de dimanche à lundi.

L'agent allait devoir s'en occuper seul. Il ne fallait pas qu'il soit aidé, au cas où les Loups Tueurs, et en particulier Larry, l'observait. Il avait cependant connaissance du code pour entrer dans l'immeuble, et grâce à un pistolet à aiguilles, il n'aurait aucun problème à crocheter la serrure. De plus, même dans le cas où tous ne dormaient pas encore, Henry comme lui avaient parfaitement conscience qu'il serait capable d'immobiliser le père et la mère de sa petite amie en moins d'une minute, et dans le silence le plus total. Les capacités athlétiques, et de combat, de Maxwell, allaient une fois de plus servir.

Une fois dans l'appartement, il devrait se faufiler dans la chambre d'Alison, lui administrer un somnifère, et l'emporter avec lui dans la voiture, direction la caserne de l'ex agent.

Mais ça, c'était le plus facile.

« Je vais inviter Alison ce soir. »

Ce soir là, il alla chercher sa petite amie, devant chez elle. Il avait déjà prévu un dîner aux chandelles, puis de l'emmener dans un hôtel. Elle trouva cela amusant. Après tout, quelle idée d'aller dans un hôtel, quand chez lui, c'était déjà si cool ? C'était l'idée de Henry. Changer le décor.

Maxwell la guida jusque dans la chambre qu'il avait déjà réservé dans l'après midi. Il y avait aussi plusieurs.... accessoires. Maxwell avait prévu de ne passer une gentille nuit avec elle, mais bien de se montrer d'autant plus violent qu'il allait devoir donner l'illusion qu'il allait la tuer. Il allait devoir jouer à un jeu très dangereux, et l'étrangler, presque jusqu'à la fin.

Une caméra filmait tout. Le film irait aux techniciens de Cherub qui allaient truquer le film. Soyons clairs. Cela ne dérangeait nullement Maxwell. Il n'était pas très pudique, après tout. Ça l'amusait même.

Il n'eut aucune difficulté à faire tout ce qu'il voulait à Alison. Elle lui mangeait dans la main.

Le lendemain, elle revint chez elle. En vie. Le corps légèrement marqué, mais en vie, et en bonne santé. Maxwell reçut un message. Larry. Apparemment, il le soupçonnait de s'être dégonflé. Il lui répondit tout simplement.

Pas envie de me faire chopper par les flics surtout. Je le fais ce soir. J'ai prévu de la baiser toute la nuit, alors, attends ma vidéo.

Toute la nuit oui. Il avait déjà presque trois heures de film. Il eut un petit rire en songeant que la majeure partie du film ne serait qu'un mauvais porno.

Il passa la journée avec ses amis sur ce jeu débile. Ils échangèrent quelques propos en tout genre, Maxwell glissa quelques mots sur son plan. L'hôtel où il était allé hier, il y retournerait ce soir avec Alison. Le mot clef de cet hôtel était discrétion. Comme il avait loué la clef sans Alison, que le réceptionniste n'avait jamais vu la fille, il n'y aurait aucun témoin. Et ce soir, il aurait un alibi. Si l'un d'entre eux jouait avec son compte. Larry accepta.

Être assez malin pour ne pas se faire prendre par la police était une chose importante pour les Loups Tueurs.

Il fut finalement temps d'aller chercher Alison. Larry se déconnecta, et prit le compte de Maxwell, alors que lui même se déconnectait. Il laissa son skype en conversation. Alibi prêt. Puis il prit sa voiture, et fila jusque chez sa petite amie. Il était déjà minuit, et comme il s'y attendait, elle dormait. Pas de lumière à sa fenêtre. Il tapa le code à l'entrée, puis grimpa les escaliers. Hors de question de prendre l’ascenseur. Il crocheta rapidement la porte, avant de pénétrer dans l'appartement. Il entendit la télévision. D'accord, les parents ne dormaient pas. On allait commencer par les endormir donc. Sans bruit, il se faufila derrière eux, et les assomma. Un bon coup derrière le crâne.

Toujours dans le plus absolu des silences, il se dirigea dans la chambre d'Alison. Il lui fit respirer du chloroforme, avant de la prendre dans ses bras. Avec la dose qu'il venait de lui foutre dans le nez, il serait tranquille au moins quatre heures.

Il l'emporta dans sa voiture, et envoya un petit sms à son contrôleur de mission. Dans une demi heure, celui ci appellerait la police se faisant passer pour un voisin, pour avertir qu'une porte de son immeuble a été fracturée, et est grande ouverte. La police ayant été mobilisée ailleurs par Allan, elle n'arriverait pas avant une heure sur les lieux. Suffisant pour Maxwell de filmer un court instant lui et Alison. Profitant du corps parfaitement inerte d'Alison, pour simuler sa mort.

Il se rendit donc dans le même hôtel que la veille. Alison dans ses bras, il remonta dans la chambre. Il alluma la caméra, repris la position exacte de la veille, là où les techniciens avaient coupés, grâce à une photo qu'ils lui avaient envoyée.

Il filma un petit moment, alors qu'il jouait véritablement la comédie. Les corps inertes, vraiment pas son trip à vrai dire. D'ailleurs, il se releva l'air énervé. Toujours jouant la comédie. Bien, pour la deuxième partie, c'est fait. Il remplaça le corps d'Alison par un mannequin, alors qu'Henry débarquait dans la chambre. Le contrôleur allait maintenant l'emmener dans sa cachette, en toute discrétion. Déguisé, pour ne pas être éventuellement reconnu par Larry et ses Loups, il ne devrait pas les intéresser, surtout avec Alison... Cachée dans le coffre.

Il était temps pour Maxwell de désormais filmer la troisième partie du film qu'ils avaient prévu. Où il déchaîna une incroyable violence sur le mannequin. Celui ci était une mannequin particulièrement réaliste. Surtout quand les techniciens allaient incruster le visage d'Alison sur lui. Pour leur simplifier les choses, Maxwell avait commencé par raser les cheveux du mannequin.


Lundi matin. Henry lui expliquait comment cela c'était passé avec Alison, avant de l'emmener au lycée. Officiellement, il avait joué toute la nuit à ce foutu jeu vidéo. Henry allait donc jouer le rôle du père excéder en le ramenant en retard au lycée. Les techniciens avaient envoyés à Maxwell la vidéo truquée. Cinq heures de films. Il allait passer pour une bête de sexe, et cette pensée le fit sourire. Vraiment du porno, ce truc. Snuff movies, c'était le nom exact de ces horreurs. L'agent avait du mal à comprendre que ça les fasse bander.

Larry l'attendait. Une fois qu'il se fut prit le savon de la part de son Head Year, il alla le saluer. Lui fourrant dans la poche le film.

« Je te préviens, il est long... »

Alors qu'enfin il se rendait en cours, Maxwell était enfin satisfait. Henry lui avait dit que dès qu'il aurait en main la vidéo, ils pourraient se barrer. C'était tout ce dont ils auraient besoin pour laisser la police perquisitionner, et dérouler le tout. La vidéo du meurtre d'Alison sera aussi, bien évidemment, trouvée. Mais puisque celle ci se ramènera intacte, très rapidement, et qu'elle ne portera nullement plainte contre Maxwell, alors, il n'y aurait pas de problème.

Larry, Elcmarn Yorick et Shane allaient évidemment se douter que Maxwell les avait trahis. Mais qu'importe. En tant que mineur, il sera aussi protégé. Il avait fait attention à ne laisser derrière lui aucune photo, comme d'habitude.

La journée passa rapidement. Il n'eut aucune nouvelle de Larry en fait. Les trois autres se comportèrent comme d'ordinaire. Ce soir là, il se rendit encore à l’entraînement de boxe, où il s’entraîna avec l'olympien. Il appréciait ça. Il devait tout donner, et pourtant, il n'arrivait pas à gagner. Même à Cherub, il ne se faisait pas battre ainsi. Et l'admiration d'Elcmar à son égard augmentait.

Mardi. La disparition d'Alison faisait désormais les gros titres. Il fut invité à rester à la maison le matin, alors que les policiers vinrent l'interroger. Allan menait les investigations, cela leur permettait de garder tout contrôle dessus. Il raconta la soirée de samedi soir, omettant plusieurs détails parmi les plus intimes, et surtout, faisait délibérément croire qu'ils étaient ici. Puis comment il l'avait ramené, très tard dans la nuit, chez elle.

« Ses parents ne voulaient pas qu'elle passe la nuit ici. Une bêtise selon moi. J'ai mon permis, une voiture. Je l'ai donc ramené chez elle. »

De toute façon, ce n'était pas samedi soir qu'elle avait disparu. Ses parents avaient déjà certifié qu'elle était chez elle dimanche soir. Mais les policiers n'avaient pas encore dit la date de disparation d'Alison à Maxwell.

« Je dirais qu'il était... deux heures du matin, quand je l'ai vu pour la dernière fois. Je devais la ramener plus tôt, mais bon... »

Il fut encore interrogé quelques temps, mais il était complètement hors de cause. Quand vint le moment de donner son occupation du dimanche soir, et même de la nuit, il n'hésita pas une seconde.

« J'ai joué à League of Legend avec mes potes et Larry.  »

Derrière lui, il entendit son "père" grommeler contre le jeu vidéo, et le fait qu'il avait été incapable de se lever le lendemain matin. Les policiers prient le nom de amis, ainsi que leurs pseudo sur le jeu. Avec ça, ils vérifieraient rapidement l'alibi.

Quand il arriva au lycée, il fut légèrement étonné de voir Larry à la grille. L'adolescent lui demanda directement la raison de la présence des flics chez lui. Maxwell haussa les épaules, répondant d'une voix tout à fait décontracté. Même pas peiné. Absolument pas inquiet. Et en toute innocence.

« Alison a disparu. Comme j'suis son petit ami, bah, ils ont voulu m'interroger. En plus, ses parents me détestent. Ils auraient préférés qu'ils restent avec cette poule mouillée de Craig. »

Larry hocha de la tête, puis repartit directement. Maxwell commençait à craindre qu'il n'ait vraiment que fait le piéger. Si ça se trouve, la vidéo qu'il lui avait montré était une vidéo truquée. Ou alors, il avait repéré les trucages. Ah, il détestait ces moments où il fallait seulement attendre !

En tout cas, ce soir là, ils retournèrent au rade. Ce fut Larry qui paya. Quand ils repartirent, Larry lui fit une remarque. Apparemment, il avait traité sa pute plus gentillement qu'Alison. Évidemment, Alison, officiellement pour eux, il l'avait tuée. Franchement, tuer une nana aussi bonne, un vrai gâchis. Il remarqua aussi que Yorick avait jeté un regard assassin à Larry à ce moment là. Elcmar ne semblait pas très heureux aussi.

Apparemment, le meurtre d'Alison n'avait pas été pleinement accepté par les Irlandais. Tuer quelqu'un qu'on ne connaît pas leur devait être plus facile.

Bande de lâche.

Puis Larry conclu.

« Tu as prouvé que tu pouvais être des nôtre, Maxwell. Alors, tiens. C'est pour toi.  »

La vidéo. Maxwell sourit en s'en saisissant. Sur une clef usb. Il la porta à ses lèvres, puis demanda à l'attention des trois autres.

« J'en déduis que vous avez aimé ma performance »

Il ricana, avant de les quitter. Aussitôt chez lui, il confia à son contrôleur de mission la clef. Henry se chargerait d'effacer ses empreintes, même si ça effaçait aussi celles de Larry. Il ne fallait pas le lier lui. Pas par autre chose que les mots des autres quoi.

Ils firent tout de suite leur bagage. Demain, ils partiraient.


Avant de partir, ils allaient devoir se prendre un truc à manger. Maxwell avait donc accepté de se rendre rapidement à un point de restauration à emporter, avant qu'ils ne partent définitivement. Il n'avait évidemment prévenu personne de son départ. Tant qu'il serait pas hors de la ville, et de plusieurs kilomètres, il ne dirait rien.

Mais alors qu'il voyait Larry, Elcmar, Yorick et Shane l'entourer, il se dit qu'ils auraient du partir hier soir, carrément.

« Un problème, Maxwell ? Tu pars bien soudainement »

Il avisa rapidement la position des quatre. Il savait déjà que le seul danger serait Elcmar. Ah nan en fait. Les autres avaient des couteaux. Et Larry. UN FLINGUE ? Ok, on allait se la jouer amicale.

« Mon vieux doit se rendre dans un coin paumé, à deux heures de là, pour son boulot. Comme il trouve que dernièrement, j'ai fait des conneries, je dois venir avec. »

Ils n'avaient pas vraiment l'air convaincu.

« Donc, tu n'as rien à voir avec la vidéo que la police vient de chopper ?
- Quelle vidéo ?
- Me prend pas pour un con, Fitzjohn.
- Putain, j'étais persuadé que t'étais un pote connard ! C'moi qui ai voulu que Larry t'accepte ! C'moi qui ai convaincu Yorick de nous aider pour ça !
- Tu nous as bien eu. Mais la police nous chopera pas. Et toi, tu viens avec nous.
- Je crois pas, non. »

Il n'allait certainement pas les laisser s'échapper ! Il était temps de leur montrer vraiment tout ce qu'il savait faire. Il n'était pas seulement un excellent boxeur, mais il avait aussi d'incroyables capacités dans bien d'autres arts martiaux.

Larry n'eut pas le temps de réagir que déjà, Maxwell lui fit lâcher son arme à feu. Saisissant celle ci par le canon, il fracassa littéralement la tête du psychopathe. Au bruit que fit le coup... Il lui avait peut être bien brisé l'os. Tué. Il ne s'en ému pas le moins du monde. Il avait d'autres chats à fouetter de toute façon.

Il brisa le poignet de Shane, puis de Yorick. Il se prit quelques coups d'Elcmar, mais la priorité était de désarmer. Yorick s'évanouit sous la douleur. Shane se recula. Il ne lui restait plus que le boxeur.

« Tu sais que tu n'as aucune chance contre moi. Tu devrais mieux abandonner tout de suite. Même quand je suis pas sérieux, je te bats. »

Bon, d'accord, il n'était pas raisonnable. Cinq coups suffirent à le lui faire entendre, la raison. Le ventre, la tête. Elcmar tomba inconscient, à terre. Maxwell regarda son poing ensanglanté, puis les trois corps inertes au sol. Shane avait prit la fuite. Lui, il avait intérêt à rentrer vite, très vite, chez Henry.

Ce qu'il fit immédiatement. La situation expliquée, Henry démarra en trombe, en appelant Allan. Il lui expliqua ce qu'il s'était passé. Allan s'y dirigea de suite. Des équipes avaient déjà été envoyées pour arrêter les Loups. Ils allaient avoir une petite surprise en les trouvant, du moins trois d'entre eux, tout offert en pleine rue.

Maxwell et Henry n'eurent aucun problème à sortir de la ville. Pas encore de barrage. Cette attaque rendait plus compliquée la suite. Par rapport à Maxwell. Et pour cela, Henry regrettait fortement de ne pas avoir effectivement plié bagages de suite. Maxwell, lui, ne s'en occupait pas. Une fois qu'il eut nettoyé le sang sur sa main, il ferma les yeux, et s'endormit aussitôt. Tranquille.

Désinvolte.

Ils s'arrêtèrent rapidement, pour enfin acheter de la bouffe. Ils avaient encore un long trajet à faire en voitures, pour prendre ensuite l'avion. Mais ils devaient se dépêcher. Il fallait que Maxwell soit de retour sur le campus avant qu'il ne soit recherché.

Ce pourquoi, à côté de lui, Henry se démenait, pour trouver une voiture qui ne serait pas fouillée à l'aéroport de Londres.

C'est tendu qu'ils passèrent les contrôles de l'aéroport de Dublin. Cependant, tout semblait être normal, et il n'eut que des contrôles de routine. Dans l'avion, ils n'avaient aucune nouvelles. Ce n'est qu'une fois arrivés à Londres qu'ils eurent confirmation : Maxwell avait tué Larry, Yorick refusait de parler, et Elcmar était toujours inconscient. Shane, lui avait préféré se faire tirer dessus par la police plutôt que de se rendre. La police pensait donc qu'ils s'étaient entre-tués. Le nom de Maxwell est plusieurs fois revenu dans les premiers témoignages sur l'entourage des Loups Tueurs, mais les flics ne s'intéressent pas encore à lui. Arrivé trop récemment.

Si Maxwell s'en foutait littéralement, Henry, pour sa part, était soulagé. Une fois Maxwell sur le campus, ils pourraient facilement s'occuper de faire disparaître comme il faut l'agent.