Piotr était derrière le dojo, un endroit plutôt calme où on ne prêtait pas forcément aux sons de bagarre. Après tout, à l’intérieur des enfants s’entrainait au combat. Cela arrangeait Piotr et autre idiots dans son genre. Enfin bref, Piotr était adossé au mur. Un aîné n’avait pas aimé que son p’tit frère se fasse rabaisser par le russe auparavant. Alors il était là, avec le petit frère derrière, prêt à foutre une rouste au blondinet. Mais ce dernier restait là avec un petit sourire narquois. Il n’avait pas peur Pourquoi aurait-il peur de deux gars qui veulent le tabasser ? C’était pas comme si c’était la première fois… Et certainement pas la dernière. Tiens… On dirait que le grand dadet est fâché de se faire ignorer par sa cible. Il lança son poing dans la gueule du blond qui encaissa en silence. Puis un énorme sourire apparut sur le visage du blond quand il balança son crâne sur celui de son adversaire qui recula.

Hey ! Tu m’as frappé en premier, donc c’est toi l’assaillant et non moi. Apprête-toi à en payer les conséquences.
Mec, c’est toi qui a commencé en insultant mon frère.
Kah ! Une insulte dans sa vie ! Qu’est-ce que ça fait ? Au PEI on se fait insulter à tour de bras, alors...
Connard.

Un coup vola vers le Piotr qui l’évita. Il contre attaqua d’un coup de poing dans l’abdomen. Puis il se dirigea vers le petit frère qui venait aider son frère. Il reçut un coup dans le nez de la part du russe. L’aîné revint à la charge et le blond l’accueillit avec un coup de pied dans le tibia. Le grand s’écroula sous le choc et le gamin était dans les vapes. Piotr se permis de regarder de haut son aîné avant de prendre ses cheveux dans sa main et de tirer son visage sur son genou. Et de deux gars dans les vapes. Ignorant le sang qui maculait son uniforme et ses poings ainsi que le goût du sang dans sa bouche, il avança. Son regard glacé se posa sur quelqu’un qui l’observa. Il n’en avait rien à faire. Cet agent fera ce qu’il lui plaît. S’il lui venait à l’idée de rapporter ça ne fera qu’une punition supplémentaire.

Piotr observa l’agent. Elle était bizarre. Pourquoi se préoccuper de gars qui se foutent sur la tronche. Il passa sa langue sur l’intérieur de ses joues et sentit une coupure. Ceci expliquait pourquoi il ne cessait d’avoir le gout du sang dans sa bouche. Le russe écouta les dires du bleu-marine puis répondit avec un sourire suffisant.

Une bonne raison ? Je crois que j’ai abandonné l’idée de chercher des raisons de me battre il y a longtemps. Je fais ce qui me plaît.

Le russe soupira avant de désigner les deux autres. Ils étaient encore quelque peu assommé alors il allait tenter de répondre à leur place.

Pour eux, ça doit être à cause du fait que j’ai dit au jeune qu’il ne savait pas parler russe et que donc il n’avait rien à faire en cours avec ceux qui sont bons.  Bon, j’ai dû ponctuer mon discours d’injures. Mais sinon, c’était pas grand-chose…
Pas grand chose ? Tu lui as dit qu’il n’était qu’un misérable insecte et un bouffon stupide.

Tiens, l’aîné était réveillé. Son nez était ensanglanté mais pas cassé et il avait toutes ses dents. Piotr en conclut qu’il s’était bien débrouillé. Il s’approcha de lui avec un sourire carnassier. Tout dans sa position indiquait qu’il allait frapper à nouveau. Mais il n’en fit rien. Il se mit juste à parler d’un ton acerbe.

Pas grand-chose, comme je l’ai dit. J’ai l’impression qu’on vient sans cesse me chercher pour des broutilles. Heureusement que je me lasse jamais de me battre.

Piotr éclata de rire avant de tourner les talons. Bon, il avait rendez-vous avec Zoël. Mais avant il devait prendre une douche et foutre son uniforme à la lessive. Ce serait con que son petit ami voit les signes d’un combat alors qu’il était en train de lui dire de ne pas chercher la baston tant qu’il sera un peu instable comme il l’est en ce moment. De toute manière, la plupart de ses bleus et bosses ne viennent pas des combats qu’il a avec différents gens, mais des cauchemars de son français favoris. Enfin, bref. Le blond commença à partir d’un pas tranquille. Mais il fut tiré en arrière. Il ne comprit qu’une fois sur le sol gelé que le mec de toute à l’heure en voulait encore. Sauf que là, Piotr n’était vraiment pas à son avantage. Il n’allait tout de même pas se prendre une rouste. Cela fait un mois qu’il avait réussis à éviter cela. C’était à cause de l’autre. Si elle n’était pas venue, il aurait déjà déguerpis. Enfin, c’était aussi sa faute. Il aurait pu partir sans s’en occuper. Elle avait l’air plus intéresser par les blessés que ceux qui sont debout et indemne (ou presque). Bon il faisait quoi maintenant avec ce type qui maintenant l’écrase de tout son poids. Il était dans la merde, non ? Oui, il l’était. Le type s’apprêtait à le frapper au visage, mais ses mains étaient le long de son corps bloqué par les jambes de l’autre. Et ses pieds, bien qu’il puisse les bouger, n’allaient pas lui être utiles. Bon, dernier sourire arrogant et…

n.b: désolé d'avoir mis un si long temps à répondre ^^'

Piotr admira la bleu marine lui retirer son poids mort. Elle avait l’air décidée à les empêcher de se battre. Quelle fille bizarre. Le blond choisit de rester assis quelques instants pour voir ce qu’allait faire le grand gaillard, mais il ne fit rien. Il fit une moue déçue et finit par se relever complètement. Il écouta son aînée puis répondit avec un grand sourire.

Les punitions ne sont que de brèves épreuves. Je ne les crains pas… Mais en ce moment je préfère éviter… Donc je m’excuse. Essayer juste de vous améliorer en russe, le prochain examen approche.

Puis Piotr tourna les talons et commença à partir. Un regard sur son téléphone lui annonça qu’il allait être en retard. Quand le plus jeune l’interpella pour lui demander si ces excuses étaient réelles, le cosaque se retourna avec un regard clairement un air agacé. Comme s’il voulait tuer ces misérables insectes qui le mettaient en retard pour son rendez-vous.

Ai-je l’air suffisamment peu sérieux pour que vous continuiez à me casser les pieds ? J’en ai finis avec vous, donc j’me barre. Si vous pensez que je n’étais pas sérieux dans mon excuse revenez me voir quand j’aurais du temps libre.

Il n’était pas rare de voir Piotr énervé, mais il arborait toujours un sourire exaspérant. Mais là, non. Il était sérieux à 100 %.  C’était donc la première fois que ces camarades de classe le voyaient avec une telle expression. Ils semblaient ne pas vouloir bouger alors le russe reprit sa route. Il devait absolument prendre sa douche avant de voir Zoël. Le français ne devait surtout pas voir ses bleus. Ce serait inadmissible. Il s’en voudrait probablement et ça, ce n’était pas possible. Alors il ne devait pas voir, personne ne devait voir et savoir. C’est bien pour ça qu’il portait des manches longues alors que ça lui donne bien trop chaud. Mais il n’avait pas le choix. Enfin, des rumeurs circulaient comme quoi ça hurlait régulièrement dans la chambre de l’un ou de l’autre, de toute manière peu importe laquelle c’est, ils étaient ensemble. Mais pour le blondinet il y avait hurlement et coups. Si les hurlements étaient impossibles à cacher, les coups l’étaient. Alors c’était important. Il continuait sa route d’un pas pressé oubliant quelque peu les trois idiots, oui la fille bizarre rentre dans le lot. Il s’était excusé comme demandé, alors elle lui fouterait la paix, non ?